(Je viens de retrouver ce test alors autant le poster
).
Parmi les FPS de la seconde guerre mondiale, on retiendra surtout Call Of Duty et Medal Of Honor qui sont deux licenses ayant apporté quelque chose au FPS moderne. Pas forcément exempts de défauts, ils sont néanmoins des piliers du FPS hollywoodien qui commença avec Medal Of Honor Allied Assault sorti en 2001. Nous sommes désormais en 2008, et Spark Unlimited (développeurs de call of duty : le jour de gloire sur PS2) tentent de donner un nouveau souffle aux FPS sur la seconde guerre mondiale grâce à leur dernier (et seulement deuxième...) bébé : Turning Point : Fall Of Liberty. Comment ? En modifiant l'histoire...
Winston Churchill is dead...
Et si le père d'indiana jones n'avait pas été archéologue ? Et bien son fils n'aurait pas vécu toutes ces aventures ! Et si Paris Hilton n'avait pas couché devant une caméra ? Elle n'aurait jamais été si populaire ! Et si je n'avais pas de mains ? Je n'aurais jamais écris ce test ! Tout le monde le sait, avec des "si", on peut refaire le monde ! Le début de turning point ne manque pas de nous le faire rappeler. En effet, la toute première phrase que l'on voit du jeu est "Et si winston Churchill n'avait pas survécu à son accident de taxi en 1931... Le nazisme n'aurait jamais cessé !". C'est avec cette phrase défaitiste et prenant aux tripes que l'on démarre donc l'aventure dans une ville de New York envahie par le peuple à la croix gammée. Un hypothèse plausible qui a très certainement du passer à travers la tête de nombreux politiciens ayant survécu durant la seconde guerre mondiale... Mais revenons-en au jeu. Turning Point : Fall Of Liberty vous place dans la peau de Dan Carson, un ouvrier en bâtiment spécialisé dans les gratte-ciel aussi bavard que le héros de GTAIII et habillé en orange fluo. Notre cher Dan construisait tranquillement son immeuble quand tout à coup, une bonne centaine de dirigeables arrivent sur la big apple en ne manquant pas de détruire la statue de la liberté sur leur passage. Ni une ni deux, comme tout bon ouvrier digne de ce nom, notre ami Dan n'hésite pas à tordre le cou du premier nazi atterri en parachute non loin de son lieu de travail pour prendre sa MG-42 et dégommer de la jeunesse hitlérienne ! Oui, Dan doit certainement être le fils caché de John Rambo... Vous l'aurez compris, si le contexte du jeu est pour le moins alléchant, on ne peut pas vraiment dire que l'histoire soit très développée, malgré quelques évènements bien imaginés tels que l'assassinat du président de la république américaine qui concorde avec l'armée nazie. Vous n'aurez cependant pas réellement de rebondissemments au niveau du scénario, mais nous nous contenterons de cela. Une seule nouveauté à la fois, jeune homme !!
Hey Dan, va me faire des photocopies, et oublie pas le café !
Une fois qu'on arrive à sortir du building, nous nous allions enfin avec la résistance américaine. Enfin... Disons qu'ils sont enfin heureux de trouver quelqu'un pour faire le sale boulot ! En effet, le peu de coéquipier que vous aurez mourront soit 10 secondes après le début d'une mission, ou soit se cacheront du début à la fin derrière une voiture en attendant que vous ayez balayé la zone, il arrivera même qu'ils disparaissent, et réapparaissent à la fin de la mission pour vous dire que vous avez fait du bon boulot ensemble... Vous trouvez ça incroyable ? Lisez la suite...
C'est donc avec un sentiment de solitude qu'on obéit à quelqu'un (impossible d'être plus précis...) qui nous parle à travers une radio à la manière d'un Bioshock. Faire exploser un tank, balayer une zone, exploser une communication radio... les objectifs seront simples, mais pourtant peu précis. Heureusement, Spark Unlimited a pensé à tout ! Pourquoi faire marcher les neurones du joueur en lui mettant une boussole dans une grande carte ? mettons-le dans un long couloir sans la moindre liberté, pardi ! Et oui, turning point est un couloir géant... On en avait l'habitude, mais là ça dépasse tout ce qu'on a déjà vu ! Vous n'aurez jamais deux chemins différents à prendre, jamais un grand champ de bataille où le joueur a une infinités d'objets derrière lesquels se cacher. Le level design est une abomination, une insulte au fan de FPS ! Allez tout droit et vous aurez votre objectif. Vous n'arrivez pas à valider votre objectif alors qu'il est en face de vous ? Faites quelques pas dans la zone et le script se mettra en route. Oui, les scripts sont capricieux : si vous n'êtes pas EXACTEMENT au bon endroit, le script ne s'enclenche pas... Donc parfois, vous restez bloqué, vous refaites tout le niveau en arrière pour voir si vous n'avez rien oublié... Et vous vous rendez compte qu'il fallait être un peu plus à gauche ou à droite que ce que vous étiez au début. Messieurs de chez Spark Unlimited, si vous voulez une aussi grande précision en ce qui concerne les scripts, mettez une croix au sol, ou une grosse flèche, ou une touche "ENCLENCHER LE SCRIPT", pourquoi pas ? Tiens, en parlant de précision, une autre abomination : la précision des armes. Depuis plus de deux décennies, on fait des FPS où l'on doit viser à la souris, sans aide. Les développeurs cru bon en 2008 d'ajouter une visée semi-automatique sur un FPS sur PC. Oui, si vous avez le malheur de viser un ennemi sans utiliser la fonction iron sight (bouton de visée, le bouton droit de la souris, généralement), votre arme est lockée sur ce dernier jusqu'à ce que vous lui explosiez le torse. Oui, évidemment, le lock est automatiquement pointé sur le torse, et aucun moyen d'enlever cette fonction dans les paramètres, tout simplement un scandale pour un FPS de 2008 ! L'intelligence artificielle ne peut pas non plus se permettre de faire la belle. Il suffit qu'un ennemi soit à moins de 10 mètres de vous pour qu'il vous fonce dessus tête baissée, bras en l'air. De plus, quelque soit le niveau de difficulté, ils visent comme des pieds, étrange, vu que dans la plupart des FPS (au hasard, Call Of Duty 4) l'IA est très stupide, mais vise plutôt bien, pour compenser.
Spark Unlimited nous prouve que la guerre, c'est moche...
Textures baveuses, personnages, véhicules et bâtiments anguleux, effets désastreux, Turning point enchaîne les mauvais points techniques malgré une ambiance plutôt bien retranscrite. On a souvent des avions en feu passant juste sous notre nez en feu à une vitesse affolante (évènements scriptés, je vous rassure !), des parachutistes (immobiles, malheureusement) au ciel, et une profondeur de champ exemplaire. Oui, dans Turning point, on voit loin... Dans le premier niveau ! Une fois ce dernier fini, on se demande où sont passés les centaines de dirigeables minuscules dans le ciel, l'ombre de la statue de la liberté en feu au loin, les piétons ressemblant à des fourmis lorsqu'on regarde au sol à partir du toit d'un gratte ciel... Serait-ce un niveau déjà développé en vue d'être une démo jouable ? Ils ont donc tout misé (graphiquement) sur le premier niveau pour pouvoir attirer des clients ? C'est désolant de ne pas retrouver cet aspect chaotique de l'invasion allemande rencontré au début du jeu. Bon, arrêtons de parler de ce qui est bien, à savoir le premier niveau, parlons de ce qui est laid, à savoir tout le reste. Le rag doll est abominable : tirez sur un allemand en plein sprint et il fera un bond de 30 mètres avant de terminer sa course de 3 manières différentes : soit le soldat s'écrasera contre un mur (ce qui engendrera un bug de collision...), soit il traversera le mur et ne s'arrêtera jamais, ou soit il disparaîtra tout simplement en vol, ça c'est de la physique moderne ! Les animations du personnage principal (puisque lorsqu'on interagit avec un mur, une échelle, une rampe, la vue se met à la 3eme personne) sont plutôt cohérentes, un peu trop rapides, certes, mais ça reste regardable. Si seulement on pouvait en dire autant des autres protagonistes... Il n'est pas rare de les voir tourner sur eux même si vite que même Chuck Norris en vomirait, ou même traverser un mur, un obstacle en courant, sans parler de leur allure de playmobil lorsqu'ils courent. Encore une fois, c'est une agression envers nos yeux.
Oh mon Dieu !!! Un point Fort !!
Le titre ne peut pas être plus explicite, puisque c'est exactement ce que je me suis dit, une fois les chocs précédents passés. En effet, la bande son est des plus admirables ! La version testée étant la version américaine du jeu, il m'est impossible de vous faire parvenir ma vision des doublages français. En tout cas, les vois américaines sont parfaitement dans le ton, les acteurs ne surjouent pas trop, et les cris allemands sont convaincants, même si lorsqu'on approche d'un lieu infesté de nazis, on a un peu l'impression que terminator arrive... Et que dire des musiques... Elles sont parfaitement dans le ton : moins incognitos que dans un call of duty, elles sonnent vraiment comme certaines des musiques de John Williams, et iraient parfaitement dans un film à gros budget. C'est certainement grâce à celles-ci qu'on est un peu plus immergés dans le contexte de cette guerre qui aurait pu avoir lieu.
Jouabilité 06/20 : Malgrès sa mise en scène parfois assez spectaculaire, Turning Point n'est qu'une succession de couloirs linéaires, peu variés et en manque d'inspiration. Son système de visée semi automatique impossible à désactiver est nauséabond et peut être un facteur de frustration procuré chez le joueur.
Graphismes 08/20 : Agréable au premier abord, décevant sur le long terme, le jeu aura un mal terrible à vous convaincre techniquement. Alternant entre un superbe arrière plan au premier niveau, des effets d'éclairage plutôt satisfaisants, un rag doll raté, des textures honteuses et des animations ridicules, la beauté de l'ambiance se perd dans une multitude de défauts gênant l'immersion du joueur.
Bande son 16/20 : Les doublages sont largement corrects, les bruitages pas transcendants mais acceptables, les musiques excellentes...La bande son est sans aucun doute une réussite et permet le joueur d'être plus impliqué dans l'ambiance du soft.
Scénario 17/20 : On ne parlera pas vraiment de scénario à proprement dit, mais plutôt de contexte. Les rebondissements ne sont pas fréquents, la psychologie ou le passé du personnage principal n'est pas développée, mais on apprécie tout de même un peu d'originalité dans un genre de FPS basé sur des faits réels qu'on a jamais osé toucher jusqu'à présent dans le monde vidéo ludique.
Ce jeu est l'exemple parfait d'une idée brillante mais malheureusement sous exploitée. Le contexte du jeu est d'une intelligence remarquable mais malheureusement totalement gâchée par un gameplay entièrement à jeter par la fenêtre et une technique indigne d'un jeu de 2008. Sur le papier, il a tout pour plaire, mais l'habit ne fait pas le moine et Spark Unlimited ne fait que nous le rappeler durant tout le long du jeu. Néanmoins, il faut avouer que le jeu montre des qualités indéniables, notamment la bande son et le contexte qui peut être un argument pour certains en faveur de l'achat de ce jeu. Mais encore une fois, ces qualités ne sont que le vert paradisiaque de la pastèque qui renferment les défauts rouge sang de la chair. La plus grosse déception de ce début 2008.